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Le Journal d'une Métropolitaine Parisienne

Oh ! Bienvenue ! Vous venez d’embarquer dans mes folles aventures, à bord du métropolitain parisien ! J'ai sélectionné pour vous les meilleures, comme les pires des anecdotes des rencontres que j'ai pu faire dans le métro !

Episode 8 - L'Etrangère à la chevelure bleue‏

Publié le 1 Février 2015 par Mia

Episode 8 - L'Etrangère à la chevelure bleue‏

" Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues

Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond;

Sur les bords duvetés de vos mèches tordues

Je m'enivre ardemment des senteurs confondues

De l'huile de coco, du musc et du goudron."

Il n'y a que Baudelaire qui sache décrire toute la sensualité dans le bleu de la chevelure d'une femme...


Elle entre dans mon wagon, cette bleue étrangère.

Elle s'adosse à la barre verticale du métro.


Il y a ce jeune homme derrière elle depuis son entrée dans le wagon, qui ne la quitte pas du regard.

Elle caresse lentement de ses doigts, sa chevelure de velours bleue. Il y a dans ses boucles enroulées autour de ses doigts, les courbures voluptueuses des pétales d'une rose bleue.



Une sonnerie de téléphone portable retentit. Personne ne répond.
A la seconde sonnerie, elle regarda son téléphone puis écrit un message en pianotant n
erveusement sur son clavier.

Son regard semblait fuir quelque chose. Une troisième sonnerie retentit, elle décroche enfin.


Notre belle étrangère s'exprime en polonais. Soudain, son doux visage s'assombrit.

- Cette fois, c'est le regard de tous les voyageurs qu'elle attire, car la-voilà qui crie au téléphone :

" Przyjść szybko on mnie znaleziono on mnie następujący pieprzyć ! On wygląd do Sarkozy! "

- Puis elle termine en français pour ordonner :


" Connard ! T'as intérêt à venir me chercher ! T'es vraiment un enfoiré ! Viens me chercher je te dis putain ! Il est là ! Il arrive ! "


Elle se tut un moment et écouta son interlocuteur.


C'est à ce moment-là, qu'elle se tourna vers le jeune homme derrière elle pour lui passer son téléphone.

- Il lui demanda alors :

" Eh ben, il ne vient pas ? "

Elle fit non de la tête.


- Le jeune homme au combiné dit :


" Salut l'ami. Alors, comme ça tu ne viens pas ? C'est bête ça ! Ouais c'était juste pour te prévenir que je suis avec elle et je vais bien m'en occuper, t'inquiète ! Ah ouais ? Mais ramène-toi ! Amène tes couilles, que je te les coupent ! "

Blue tremblait et passa ses mains nerveusement dans ses cheveux et se les arracha brusquement, en levant les yeux vers le plafond. Elle soupire et laisse sa tête se cogner contre la barre métallique. Quelques-uns de ses cheveux bleus tombèrent au sol.


- Puis, il lui redonna son téléphone en lui disant :

" Il ne viendra pas ton fils de pute de copain !"



- L'angoisse dans la voix, elle s'adresse à l'ensemble du wagon :


" Je ne le connais pas !"


Le jeune homme change de place et vient s'adosser alors contre la porte du métro à sa gauche, comme pour mieux l'observer.

- Elle poursuivit :

"Je-ne-connais-pas-cet-homme ! Il me suit depuis mon entrée dans le métro !
Il veut me faire du mal ! Personne ne veut m'aider ?
Vous monsieur, vous êtes plutôt costaud ! Aidez-moi s'il vous plait ! Monsi
eur, s'il vous plait ! s'il-vous-plait ! "

Il l'applaudit, passa sa main sur son visage devenu écarlate.

- Il prit la parole, furieux :

" Tu mens ! Ton comportement est suspect. Il a attiré notre attention. Nous t'avons bien observé.
Ne mens pas! J'ai bien vu les signes que tu m'envoyais sur le quai. Je serais vraiment con, si en descendant à la prochaine stati
on je ne te prends pas !

Ne l'écoutez pas, vous ne savez pas de quoi elle est capable..."


Arrivée à la station suivante, je descendis, mais pas nos deux suspects.
J'étais toute bouleversée... J'ai donc prévenue un agent RATP dans le doute.

On aurait dit une scène de film, tant cela semblait invraisemblable et incompréhensible.

Mais qui étaient ces personnes ? Étaient-elles vraiment étrangères l'une pour l'autre ?

Je crois que si personne n'a réagit dans le wagon, c'est parce-qu'on ne savait pas si c’était sérieux, tant la scène était WHAT-THE-FUCK...

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